Célestite de Madagascar.

Minéralogie:

La célestite est constituée de strontium, de soufre et d’oxygène: le soufre est situé au centre de quatres atomes d’oxygène disposés comme les sommets d’un tétraèdre pour former le groupe SO4, caractéristique des sulfates, famille à laquelle appartient la célestite. En outre, cette dernière peut contenir de petites quantités de calcium et de baryum. Elle se présente sous forme de cristaux prismatiques allongés, plus rarement tabulaires, de couleur variable allant de l’incolore au blanc laiteux, du bleu au jaune-brun, généralement en agrégats radiés ou parallèles, massifs ou concrétionnés. Elle est pseudomorphe par rapport à la calcite, dont elle peut substituer complètement les cristaux en gardant la forme de ce minéral. La célestite est un minéral tendre ( 3 à 3,5 sur léchelle de Mohs) et se laisse facilement rayer par la lame d’un canif; elle raie le gypse et est elle-même rayée par la fluorite. La célestite est lourde ( densité de 3,96) et à un clivage basal parfait. Souvent transparente, elle a un éclat vitreux à nacré. Elle est peu soluble dans l’eau et les acides; contenant du strontium, elle colore la flamme en rouge carminé. Elle est fluorescente et thermoluminescente, c’est à dire que, quand elle contient des impuretés organiques et qu’on la soumet à l’action des ultraviolets ou de la chaleur, la célestite émet une radiation lumineuse dont la couleur dépend du type d’impureté.La célestite peut-être confondue avec d’autres sulfates comme la barytine, dont le poids spécifique est pourtant notablement plus élevé. Pour la reconnaitre, un simple test chimique suffit: il faut recueillir un peu de poudre de ce minéral sur un fil de platine, humidifier avec de l’acide chlorhydrique et présenter le tout à la flamme d’un réchaud à gaz, qui sera colorée en rouge carminé par le strontium. La prudence est de mise lors de cette opération, car les vapeurs d’acide chlorydrique sont nocives.

Gîtologie:

La célestite peut avoir des origines hydrothermales, c’est à dire qu’elle peut être formée par la consolidation des fluides magmatiques résiduels ( ceux qui restent après que se sont constituées les roches comme les granites et les pegmatites). On la trouve également en filons  associés à la galène, à la blende et à d’autres sulfures. La genèse typique est pourtant sédimentaire, due à l’évaporation d’eaux saumâtres en bassins clos; dans ce cas, la célestite est associée au soufre, gypse, aragonite et minéraux évaporitiques typiques. Elle est abondante en association avec l’aragonite, le soufre et le gypse dans les formations gypso-sulfureuses de Sicile. Et on la rencontre en gros cristaux grisâtresdans les séries sédimentaires de Tunisie, d’Iran, etc. Les plus gros cristaux , dont la taille peut dépasser 50 cm, proviennent des Etats-Unis, mais les plus beaux, d’une admirable couleur bleue, sont extraits à Madagascar, il en existe aussi de beaux échantillons au Mexique, au Turkestan, ainsi qu’en Pologne .En France, de jolies cristaux  ont été trouvés en Haute-Marne  non loin de Wassy, ils atteignent parfois 4 cm. De même à Condorcet , dans la Drôme, de la célestine tapisse les cavités des septarias, ou elle est associée au quartz ou à la calcite. Pour l’histoire, citons les petits cristaux  rencontrés au siècle derbier dans les fractures des silex de la craie de Meudon , près de Paris, mais aussi dans la glaise de Belleville, de Bagneux, de Clamart, etc..

Bon à savoir:

La célestite fut découverte en 1781, en Sicile, par le géologue français Dolomieu, qui l’appela « strontianite sulfatée »; son nom actuel fait référence à la couleur que peuvent avoir ces cristaux, et lui fut attribué en 1798 par l’allemand A.G Werner.